Le 17 février 1917 – Paray-le-Monial
« Je vous envoie l’hôpital où je suis et je vous assure que nous sommes bien soignés ici »
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui vont de mieux en mieux mais pas si vite que pour l’attraper, le mal est plus vite arrivé que parti. Mon pied est bientôt joli mais je vous assure qu’il a été bien vilain et bien infecté, mais pour le moment il va bien mieux. Je vais vous mettre le nom de mes blessures, un petit papier fait par un chirurgien, le premier jour quand je suis arrivé à l’hôpital 12 quand ils m’ont passé à la radiographie pour me sortir les éclats que j’avais. Le chirurgien qui m’a opéré s’appelle Gourdanic, les métatarsiens et les doigts du pied. Ici je n’ai besoin de rien du tout, je suis bien soigné. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Je vais passer l’hiver à mon aise et à l’abri de la pluie et de la neige et du vent. Je ne demande pas autre chose.
Le 20 février 1917 – Paray-le-Monial
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes, et qui vont de mieux en mieux. Je pense que vous avez reçu la carte de l’hôpital. Avec cette carte vous pourrez venir en payant quart de place mais comme vous venez d’être malade vous feriez bien de rester encore quelques jours sans vous embarquer dans le train. Je vous assure qu’il fait froid dans le train. Quant à moi je ne souffre pas du tout. Je vous assure que je répare le temps perdu. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Le 21 février 1917 – Paray-le-Monial
Mes chers parents,
je fais réponse à votre lettre du 19 qui m’a fait un grand plaisir, de savoir de vos nouvelles. Quant à moi, ça va très bien, mon pied est de plus en plus joli et toutes les plaies sont bientôt toutes fermées. Voilà 5 ou 6 jours qu’ils ne me mettent plus de sinapisme, je ne tousse plus du tout. Je peux vous dire que je répare le temps perdu pour dormir et pour manger. Je mange bien et nous avons de quoi, et Léonce qu’a-t-il eu pour son malheur ?
Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Paray-le-Monial le 23 février 1917
Mes chers parents,
deux mots pour vous dire que ça va bien et que dans deux jours je vais me lever. J’ai un bordelais avec moi dans la même salle dont sa mère est venu le voir et elle est encore ici. Si vous voulez savoir de mes nouvelles cette dame peut vous en donner. Si vous allez à Bordeaux, elle vous dira comment nous sommes ici. Si vous allez la voir, vous avez besoin d’y aller le mardi ou un vendredi ou samedi. Elle sera à Bordeaux le 28 de ce mois ou bien le 3 mars. Faites moi réponse si vous allez la voir. Voici son adresse Madame Pelgrit 58 rue Tillet Bordeaux. Rien de plus que vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort à tous.
Eloi Mussotte